Ville. Le budget à un tournant

C'est un budget «contraint», marqué par labaisse des dotations de l'État, qui a été voté mardi soir, en conseil municipal. De nombreux investissements vont néanmoins être réalisés... mais pas autant que prévu. La ville se trouve face àun impératif: grandir.

Les rangs de l'opposition sont quasiment vides, mardi soir, dans la salle d'honneur de la mairie : un report du conseil a pris au dépourvu les élus de gauche. Michel Godin loupe son premier vote du budget depuis des années et Michel Forget endosse la casquette de contradicteur.

Pas de hausse d'impôt

Avant de débattre, chacun écoute l'exposé très préparé de DidierLechien. Pendant plus d'une heure et demi, le premier adjoint égrenne, point par point, les éléments d'un budget 2012 «contraint» aussi bien dans ses recettes que dans ses dépenses. Crise financière et économies budgétaires obligent, les dotations de l'État à la ville ont baissé en 2012 : elles ne représentent plus que 34 % des recettes, contre 43% en 2011. «Pour pallier cela, on aurait pu augmenter le taux des taxes locales, explique Didier Lechien. Mais nous voulons préserver le pouvoir d'achat de nos concitoyens : aussi les taux resteront stables pour la quatrièmeannée consécutive.» Taxes d'habitation, sur le foncier bâti et sur le foncier non-bâti resteront donc les mêmes, inférieures à la moyenne nationale. Les dépenses augmentent, les recettes baissent. «Ce que nous pouvions faire hier, nous ne pourrons plus le faire demain», estime le premier adjoint.
Exemples de dépenses en hausse : les dépenses en carburant de la ville ont presque doublé en trois ans, pour arriver à120.000€ cette année ; la subvention au Centre communal d'action sociale (CCAS) a augmenté de72.000 € depuis 2009 pour arriver à335.000€. Il faut donc faire des économies. «On revient à un niveau d'investissement normal, d'environ 5M€, après des années exceptionnelles», annonce Didier Lechien. Le budget de l'exposition d'été sur YvonneJean-Haffen a été divisé par deux par rapport à la grande exposition précédente.

Sacrifices pour l'équilibre

«On atteint un équilibre qui a demandé beaucoup de travail. Je remercie les adjoints qui ont concédé des coupes dans leurs budgets. Le projet de refaire les places de Dinan, incontestablement nécessaire, nous devrons l'étaler et cela ne s'achèvera pas sous ce mandat», regrette RenéBenoit. Ce qui donne prise aux remarques de Michel Forget pour l'opposition. «On a de moins en moins les moyens de nos ambitions. L'État oblige presque les communes à augmenter les impôts en donnant moins. Il est loin, le programme électoral où figurait une nouvelle place Saint-Sauveur.»

Le Grand Dinan nécessaire

Mais dans un camp comme dans l'autre, on lorgne vers l'extérieur. «Certaines charges ne peuvent revenir qu'à la ville-centre, sur le sport ou la culture, par exemple», estime MichelForget. Didier Lechien répond : «On ne peut se plaindre de la réduction des déficits de l'État et ne pas vouloir contribuer à le réduire. Il faut trouver des solutions alternatives à la baisse des dotations de l'État. Clairement, le Grand Dinan va être un enjeu pour les années à venir. C'est une nécessité pour la ville mais aussi pour le pays tout entier, qui a intérêt à ce que la ville-centre rayonne. Pour se développer, il nous faut des réserves foncières : nous n'en avons plus.» «Les choses bougent, embraye René Benoit. D'ici 2013, la Codi englobera peut-être 26 communes au lieu de 18. Un jour, Dinan fera peut-être 20.000 habitants, comme Lannion. Les clubs sportifs comme Dinan-Quévert en rink-hockey, Dinan-Léhon en football et Dinan-Taden en tennis sont déjà là. Il faut que cela se fasse le plus rapidement possible.»

• Gwen Catheline