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Martin Lees. Un diplomate de haut vol installé à Léhon

Dinan

Martin Lees. Un diplomate dehaut vol installé à Léhon

15 janvier 2013 - Réagir à cet article

Invité à présenter les grands enjeux du monde lors de la cérémonie des voeux de Léhon, où il s'est installé il y a un an, l'Écossais MartinLees est un grand diplomate international. Ami de Gorbatchev, conseiller des leaders chinois, il continue d'alerter sur le changement climatique.



Martin Lees, sous le regard d'une paysanne chinoise, dans son salon léhonnais.

Il a habité Paris, New York, Vienne, Bonn, Zurich ou le Costa Rica. Il a effectué «au moins une centaine» de voyages en Chine, son pays étranger de prédilection, et des dizaines d'autres d'Afrique aux Amériques. À 71 ans, Martin Lees poursuit ses activités internationales, démarrées il y a quarante ans. Mais depuis un an, le voilà installé dans une coquette demeure des hauteurs de Léhon. Pas loin de Dinard, où il peut s'envoler pour sa Grande-Bretagne natale. «Il manque juste le TGV direct pour l'aéroport Charles-de Gaulle», remarque sa femme Christina. De vrais citoyens du monde, ce couple d'un Écossais et d'une Allemande, «enfants de la guerre», comme il dit. Enfants aussi du collège de l'Europe, en Belgique, où ils se sont rencontrés en 1971. Ingénieur de formation, d'abord dirigeant d'industrie, MartinLees a repris ces études pour faire «autre chose que de construire des télés et des voitures». Il ne sera pas déçu.

Quand on parle avec Deng

De l'OCDE et l'Onu jusqu'aux sièges de conseillers auprès des dirigeants chinois ou encore de ceux de Toyota, en passant par son rôle actuel de coordination de la «task force» sur le changement climatique de Mikhaïl Gorbatchev... Faire la liste des postes que ce néo-Léhonnais a occupé est fastidieux. Dénominateur commun: il parcourt le globe, surtout les pays émergents, pour «travailler sur des problèmes réels, concrets: l'énergie, le développement technologique et économique». L'utilisation de la canne à sucre pour faire du carburant au Brésil, c'est passé par lui. La création d'industries agroalimentaires en Afrique, encore lui. La coopération de l'Occident avec les ex-républiques soviétiques après la fin de l'URSS, c'était lui aussi. Mais son «plus grand mérite, estime son épouse, est d'avoir ouvert la Chine aux problèmes environnementaux». Depuis sa première visite dans l'Empire du Milieu, au tout début des années 1980, il a observé de près la libéralisation du pays et son essor économique sans pareil. Les cohortes d'experts amenés avec lui apportent leurs lumières aux dirigeants communistes. Il«connaît bien» WenJiabao, l'ancien premier ministre, et a même rencontré le grand DengXiaoping, «leader suprême», avec qui il a discuté pendant uneheure trente. «Avec ces gens-là, ce n'est pas du bla-bla. Le risque, c'est qu'ils peuvent faire les choses que vous leur conseillez. Il faut faire attention à ce que l'on dit.»

La faute aux gouvernements

Au vu de l'état actuel de la planète, il serait facile de déprécier l'activité de Martin Lees et de ses pairs. «Tous les problèmes qui menacent notre avenir sont d'ordre global: le réchauffement climatique, la mondialisation économique... On ne pourra pas s'en sortir sans organisation internationale. On connaît les problèmes, on trouve les ressources humaines et financières pour les résoudre, et pourtant on n'y arrive pas. La raison n'est pas dans le "Machin" comme disait deGaulle en parlant de l'ONU, mais dans les gouvernements, qui raisonnent à court terme et àl'échelle locale.» Une solution, Monsieur l'expert? «La solution, c'est de s'installer en Bretagne et d'oublier tout ça!», plaisante-t-il avant de reprendre: «Des solutions, il y en a beaucoup.» Lui pose encore des pierres, avec son «ami» prix Nobel de la Paix, MikhaïlGorbatchev, ou par sa contribution à la création d'une université panafricaine. Et la retraite? «Quand les problèmes du monde seront résolus, j'arrête.»

  • Gwen Catheline

Le diplomate Martin Lees en quelques dates

1941. Naissance à Oxford (Grande-Bretagne) de père écossais. 1964. Diplômé de sciences mécaniques à Cambridge. Va travailler dans l'industrie. 1970-71. Diplômé d'études européennes au collège de l'Europe, àBruges (Belgique). Rencontre sa femme, Christina, Allemande. 1972. Rentre à l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) comme responsable de programmes de coopération en sciences et technologies. À Paris. 1978-1980. Conseiller spécial auprès de l'administrateur du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD). À New York. 1980-2000. Organise des programmes de coopération internationale avec la Chine. 1984-1988. Secrétaire général adjoint à l'ONU, directeur exécutif du conseil des anciens chefs d'État et de gouvernement. À Vienne. 1991-1996. Dirige le comité international pour la réforme économique et la coopération, tourné vers le développement des anciens pays soviétiques. À Bonn. 2001-2005. Recteur de l'université pour la Paix de l'ONU. Au Costa Rica. 2008-2010. Secrétaire général du Club de Rome, think tank international, précurseur de la notion de développement durable. Depuis 2010. Membre de la «task force» sur le climat de Mikhaïl Gorbatchev; conseiller auprès de l'Union africaine; conférencier international,etc.



15/01/2013
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