Grand Dinan. René Benoit: «feu vert pour travailler»

Le chantier de lafusion de Léhon etDinan avance: après les élus léhonnais, qui se sont dit prêts à discuter, vendredi, les élus dinannais se réuniront entre eux, jeudi, sur ce premier pas vers un Grand Dinan aux contours encore flous.

«Cette fusion, c'est l'évolution normale des choses. Désormais, le processus est lancé. Il faudra du temps.» Les mots sont de LéoCarabeux. Le maire de Léhon le sait: il sera peut-être le dernier maire, à part entière, de sa commune. Certes, Léhon pourra toujours avoir un «maire délégué» désigné par le conseil municipal de la «commune nouvelle» de Dinan-Léhon. C'est ce que permet la loi sur les «communes nouvelles», datée de 2010, qui donnera le cadre à la fusion entre Dinan et Léhon. Léhon deviendrait alors une «commune déléguée», avec la possibilité d'un «conseil municipal délégué» aux compétences multiples, un peu comme les arrondissements des grandes villes.

«Oui à une nouvelle ville», mais laquelle?

On n'en est pas là, loin s'en faut. «Si la quasi-unanimité du conseil municipal de Léhon dit oui à une nouvelle ville, des questions demandent réponses. Le territoire géographique de la commune nouvelle, quelles limites? Les équilibres financiers, fiscaux? Les services? L'identité de Léhon? Quelle échéance?», demandent les élus léhonnais dans un récent communiqué, faisant suite à une lettre envoyée par le maire de Dinan à son voisin.

Pas de lettre àQuévertniTaden

«Cet avis favorable de Léhon nous donne le feu vert pour travailler. Cette fusion va dans le sens de l'histoire, beaucoup voient cela comme une évidence, et ce bien au-delà de Dinan ou Léhon. Je vais réunir tous les conseillers municipaux, jeudi soir, pour échanger sur le sujet», aannoncé, hier, RenéBenoit. Lemaire annonce également qu'il va écrire prochainement à ses homologues de Quévert et Taden, elles aussi «imbriquées» dans Dinan.

Passerelles

Mais davantage que dans les autres communes de l'agglomération dinannaise, des passerelles existent entre Léhon et la ville-centre. Que ce soit sur la fiscalité, assez similaire; sur l'hôpital de Dinan, construit à Léhon; sur l'équipe de football de Dinan-Léhon, pour lequel Dinan a financé la moitié du nouveau terrain synthétique; sur les visites patrimoniales, les relations entre les écoles, la piscine des Pommiers... Un détail plus terre à terre fait également la différence: le maire de Léhon est sûr de ne pas se représenter, ce qui n'est pas le cas ailleurs.

Un mariage et une dot

Sur la perte d'identité de Léhon, René Benoit rassure: «À Saint-Malo, vingt ans après la fusion, on identifie encore totalement Paramé ou Saint-Servan.» Sur l'échéance, on ne s'avance pas. «La date de mariage sera fixée à deux», répond René Benoit. Quant à la dot de ce mariage, elle est claire: faire des économies d'échelle, et atteindre une taille suffisante pour prétendre au rang de communauté d'agglomération, comme Lannion ou Saint-Malo. Ce qui assurerait Dinan d'une dotation générale de fonctionnement nettement plus importante qu'aujourd'hui.

• Gwen Catheline