Codi. À la recherche d'un «grand projet»

Une piscine toute neuve, un réseau de transports en commun, ou bien une grande salle de spectacle... Forts de finances très saines, lesélus de la Codi sesont interrogés, mercredi soir: nefaudrait-il pas lancer un grand projet avant la fin du mandat?

L'insatisfaction de certains s'était exprimée avant même le débat budgétaire, au constat de l'excédent de 7M€ non dépensé par la Codi en 2011 (Le Télégramme d'hier). Mais c'est à l'issue de l'exposé fait par Gérard Berhault, vice-président aux Finances unanimement félicité, que le débat a véritablement décollé. Une dizaine d'élus sont intervenus entre 23h et minuit, alors que le conseil avait commencé à18h30. «Ce budget 2012 n'est pas en cause, mais enfin, que traduit ce document en termes d'audace, d'actions ou d'équipements que les habitants attendent?», a lancé René Régnault (PS, Saint-Samson-sur-Rance). «C'est un budget un peu timide par rapport aux réalités du moment.» 

«Il manque un projet structurant»

Jean-Yves Delarocheaulion (divers droite, Lanvallay) embraye. «Il serait intéressant de redéfinir les priorités d'investissements de la fin de la mandature». Francis Guerzider (sans étiquette, Trévron) enfonce le clou. «J'ai l'impression qu'on se donne des arguments pour limiter nos investissements et je trouve cela dommage. Il manque un projet structurant pour le territoire dans ce budget.» Tout le monde pense alors très fort à différents projets, souvent évoqués, mais qui ne figurent pas dans le plan prévisionnel d'investissements (PPI) 2011-2014 de la Codi, adopté en juillet dernier. Parmi ces ébauches de projets, il y a un réseau de transports en commun, sur lequel une étude est en cours, mais aussi une nouvelle piscine pour remplacer les piscines fatiguées des Pommiers et des Canetons. Et même une grande salle de spectacle, idée dans les cartons «depuis dix ans» selon le président RenéBenoit, qui défend pour sa part un projet de grand stade. «Il faut un projet structurant et fédérateur avant la fin de la mandature. Mais on est en haut de lamontagne, attention à ne pas la redescendre», a poursuivi DidierDéru (UMP, Dinan), faisant allusion à la bonne situation financière de la Codi. «Le transport, c'est une compétence structurellement déficitaire, très complexe àmettre en place. Je crois que l'idée de piscine peut être une bonne chose, d'autant que nous avons prévu de réparer les deux existantes pour un coût de 345.000 €, ce qui fait cher l'emplâtre.»

«Un budget se fait à l'avance!»

Le vice-président chargé des sports, Léo Carabeux (SE, Léhon), a repris la balle au bond en insistant sur la nécessité de ces «emplâtres». «Ce projet de piscine, cela fait longtemps que j'en parle, tout comme les autres idées évoquées. Mais on n'en a pas suffisamment discuté pour réaliser l'un ou l'autre rapidement!» C'est aussi l'avis de GérardBerhault (DVD, Le Hinglé) qui ne manque pas de rappeler que «l'audace, il faut en avoir en commission, quand on prépare le budget [...]. C'est quand même formidable qu'on ne soit plus d'accord sur le PPI six mois après son adoption! Un budget se fait àl'avance!». Le président René Benoit va plutôt dans le sens de son vice-président aux Finances. «Ce PPI contient près de 230 actions sur tous les thèmes. C'est déjà considérable. L'intercommunalité est solide, mais si on fait de mauvais choix, elle ne le restera pas.» Au bout de six heures de réunion, les élus semblent finalement au début d'une nouvelle réflexion.

• Gwen Catheline