A propos des zones d’activités 30 Avril 2009
A propos des zones d’activités
La presse locale relate régulièrement depuis quelques semaines l’installation sur le territoire de la CODI de nouvelles zones d’activités, parfois à seulement quelques centaines de mètres des précédentes.
Les entrées de Dinan, que ce soit à Léhon, Quévert à l’ouest, Taden au nord, Lanvallay à l’est ou St Carné au sud sont marquées par ces zones d’activités économiques et commerciales.
Aujourd’hui, notre regard change et prend en compte de nouveaux critères :
- Des hectares de terrain sont artificialisés : 60 000 ha de terre naturelle ou agricole disparaissent chaque jour en France, soit l’équivalent d’un département tous les 10 ans et 3 fois plus qu’en Allemagne ! En Bretagne, entre 1990 et 200, l’augmentation des terres artificialisées est de l’ordre de 7% contre 5% en France.
- Les fonctions humaines -travailler, se nourrir, se loger- sont divisées, réduisant les occasions de se parler, contraignant l’utilisation d’un moyen de transport motorisé, à l’heure où ceux-ci basés sur les énergies fossiles coûteront de plus en plus cher ; Peut-on aller en toute sécurité à pied ou en deux-roues dans la nouvelle zone commerciale de Lanvallay ?
- Ces zones sont banalisées, elles appauvrissent et uniformisent le paysage. Qui pourrait dire dans quelle région française se trouve-t-on quand on entre à Dinan ? Quels matériaux, quelles formes architecturales, quelles espèces plantées ?
- Ces zones périphériques coûtent cher aux collectivités (et contribuables) en termes de réseaux routier, électrique, d’eau, d’assainissement, de ramassage des déchets, de transports collectifs (et sur ce dernier point, quels sont les paramètres de la réflexion en cours à la CODI?)
En Allemagne, il est interdit de placer les zones d’activités le long des routes et l’on s’efforce d’éviter les entrées d’agglomération.
Plus près de nous, des zones d’activités à Guer, Vitré ou Quimperlé sont des modèles reconnus grâce à un projet global définissant
o un large recul vert et paysager par rapport à la route ;
o l’unité architecturale des bâtiments construits ;
o l’aménagement paysager autour de ces bâtiments favorisant la discrétion des enseignes, la qualité et l’unité des clôtures… ;
o l’intégration des parkings et des lieux de stockage ;
o l’existence de voies piétonnes et cyclables isolées des voitures ;
o la continuité entre espaces construits et espaces naturels et agricoles, respectant ainsi le paysage de la campagne…
Si le surcoût en financements publics et privés existe, attractivité et essor économique à moyen terme sont accrus.
La crise économique, sociale, alimentaire et environnementale que nous vivons aujourd’hui nous conduit à reconsidérer notre modèle de développement.
La logique de concurrence qui sous-tend cette multiplication des zones d’activités ne doit pas nous éloigner de valeurs essentielles de simplicité, esthétiques et humaines.
Le 30 avril 2009,
Yvon Le Corre,
Léhon
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