Le blog...VIVRE A LEHON

Le Télégramme Dinan. Le club de foot crie haro sur les élus dinannais

Les dirigeants du club de football de Dinan-Léhon sont en colère! Ils reprochent aux élus dinannais des promesses non tenues et la situation critique des équipements sportifs. Les élus répondent que les solutions sont à l'étude, mais que l'argent manque. La tension monte d'un cran.

Hier matin, dans les locaux du Dinan-Léhon FC, salle du Clos-Gastel. Trois dirigeants du club ont convié la presse. «Nous parlons aujourd'hui pour l'ensemble des membres du comité directeur du club», prévient d'emblée René Guyon, le président délégué chargé de la communication.

Démissions par «écoeurement»

À ses côtés, Gérard Delalande et Daniel Gaudin, membres du conseil d'administration du premier club de football des Côtes-d'Armor en terme de licenciés. Tous deux ont démissionné de leurs postes de vice-présidents, le premier en juin dernier, l'autre un an auparavant. «Avec le président GuyManivel, nous avons été les principaux artisans de la fusion des clubs de Dinan et Léhon, en 2003, rappellent-ils. Si nous avons accepté cette fusion à l'époque, c'est que les élus avaient mis des promesses dans la corbeille de la mariée: le financement du poste d'entraîneur, l'aménagement d'un terrain synthétique et l'éclairage du stade du Clos-Gastel, principalement. C'est l'écoeurement né du non-respect de ces engagements qui nous a fait démissionner.» René Guyon reprend la parole. «On a convaincu plein de gens des bienfaits de la fusion grâce à ces contreparties promises. Mais on nous a fait prendre des vessies pour des lanternes. Aujourd'hui, on nous dit que ça prend du temps; mais il fallait s'y prendre avant! Disons-le: on paie aujourd'hui l'absence totale de politique sportive àDinan depuis 30 ans.»

Sur les stades, Léhon 2 - Dinan 0...

RenéGuyon poursuit en dressant l'état des lieux des quatre stades à disposition du club: les terrains du Clos-Gastel et de la Croix-de-Pierre, à Léhon, sont jugés satisfaisants, bien qu'on ignore l'avenir du Clos-Gastel et de son éclairage. En revanche, les terrains dinannais des Cordiers sont dans la ligne de mire. «J'ai envoyé à l'adjointe aux sports de Dinan les photos des champignons qui prolifèrent dans les vestiaires, au point que des mamans refusent de laisser leurs enfants s'y doucher.» Mais celui qui laisse le plus à désirer, bien sûr, est le vieux stade Maurice-Benoist. «Depuis le festival des Fennecs, le terrain est de très mauvaise qualité, il n'y a rien àfaire. Et ne parlons pas des vestiaires... La commune vient enfin de payer une étude sur son avenir qui a coûté 45.000€, soit le triple de notre subvention annuelle... Et on n'a pas été consulté, ou presque», se plaint René Guyon.

La réponse des élus

Cette étude sur l'avenir du stade Maurice-Benoist a, en effet, été présentée aux élus en juin. Les trois scénarii envisagés n'ont pas été rendus publics, mais on sait que le projet le plus modeste coûte 5M€ et le plus cher, 9M€. «Nous n'avons pas cet argent!», proteste René Benoit, piqué au vif par les attaques des dirigeants du club. «Si se mettre en colère comme ils le font rapportait de l'argent pour un nouveau stade, je serais d'accord, mais là... Cela a créé une mauvaise ambiance, c'est inutile.» «Cette étude montre bien qu'on est conscient du problème, et qu'on s'y attelle depuis l'an dernier, estime FabienneHuon, l'adjointe dinannaise aux sports. Une ville comme Dinan ne peut pas soutenir une équipe de CFA2 toute seule, la Codi doit être derrière.» Mais dans la Codi, presque chaque commune a son club de football, et personne ne veut mettre au pot commun, même pour un club phare. L'adjointe aux sports reconnaît que «les investissements sportifs n'ont pas fait partie des priorités qu'étaient le social, la culture ou le patrimoine. Maintenant, il faut regarder devant et mener à terme ces projets d'ici trois à cinq ans, dans l'idéal».

• Gwen Catheline